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Hello again Indonesia

27 août 2016

Requins, mantas, et plages de sable blanc

Bon, c'est difficile de prendre des photos sous l'eau sans un caisson étanche ou une bonne GoPro..Mais imaginez vous : premier jour, hormis des centaines de poissons colorés petits et gros, nous avons croisé de belles grosses tortues faisant la sieste par 15 mètres de fond, un joli requin à pointe blanche, un bébé eagle-ray, et surtout, surtout..une raie Manta ! Il faut imaginer la scène : Nous errons avec Emma, notre instructrice anglaise, sur un fond sableux avec une visibilité un peu limitée par des sédiments emportés par un courant assez fort. Rien à voir ici, mais c'est un territoire des Mantas. Alors on quadrille ce terrain en faisant de grands zigzags en travers du courant. Et puis soudain, Emma fais un signe devant elle et se retourne vers nous en écarquillant les yeux. On ne voit encore rien et puis une large forme se dessine. Nous avons juste le temps de nous accrocher tous les trois plus ou moins ensemble en nous tenant par un doigt sur de petites pierres posées sur le fond. Et là, la majestueuse raie Manta arrive en plein devant nous, battant gracieusement de ses ailes-nageoires, avançant avec une lenteur de procession du dimanche, mais avançant vers notre petit groupe. C'est qu'elles peuvent être curieuses et venir établir un contact. Celle-ci s'approche tellement de nous qu'elle nous passe à ras du visage. Puis elle continue sa route avec la même inertie, elle continue son vol au fond de la mer jusqu'à disparaître dans le flou, comme une apparition fantomatique dans un film fantastique. Pour nous, c'était effectivement fantastique et le plus fort souvenir de ces deux jours de plongées merveilleux. On recommande vraiment aux plongeurs d'aller faire un tour par là-bas, et on espère bien y retourner un jour, en particulier vers Crystal Rock qui serait apparemment le fief des requins, brrr... !!!

 

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Nous quittons Labuan Bajo sans trop de regret pour la ville elle-même, davantage pour sa faune aquatique. On s'embarque pour un petit voyage multimodal qui nous amènera à Lombok, à coté de Bali. Jugez vous-même, départ en ferry pour une traversée de 8 heures pour l'ile de Sumbawa, à destination du port de Sape. Trajet sans encombre si ce n'est que les indonésiens ne peuvent s’empêcher de vous imposer des films asiatiques débiles avec le volume au maximum, voire de vous balancer une petite chanson kitsch par dessus ça, qui n'a rien à voir avec le film bien entendu. Arrivée à bon port, un petit trajet en Bémo bien serrés l'un contre l'autre pendant deux heures, à respirer divers fumets de pots d'échappement, le tout en espérant que malgré le tableau de bord désossé du véhicule, la mécanique en dessous tienne le coup. Une petite prière au moment de faire le plein la clope au bec, et puis nous voilà finalement arrivés à Bima, où on nous annonce qu'il n'y a pas de taxi pour rejoindre l'hotel. Finalement, on prendre encore deux ojeks, c'est à dire pour rappel qu'on se fera déposer par deux gars en moto qui avaient envie de se faire un billet. Après une nuit courte dans un hotel décoré façon carrelage de boucherie, avec une salle de bain habitée par un cousin de Cri-Cri le cafard, nous prendrons ensuite un taxi à 4 heures 15 du matin pour enfin attraper notre avion à destination de Lombok. Fatigués à l'arrivée, nous ? Penses-tu !

 

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On a en fait plutôt la patate, et après avoir trouvé notre hébergement pour 3 nuits chez GR Homestay (250000Rp avec le ti-déj), on dégote la moto et une planche et on est parés à partir à l'assaut des plages du coin. L'après-midi nous emmènera ainsi à Mawi, à 45 minutes de Kuta-Lombok, où je me souviens d'une gauche intéressante. La vilaine me brassera sévèrement et ne me laissera prendre que quelques vagues, mais je remettrai quand même le couvert le lendemain avec un peu plus de chance. On en profitera aussi pour admirer tous les beaux points de vue sur les plages alentours. Certaines, désertes en 2004, sont maintenant bien colonisées par le tourisme, mais en gardant quand même des constructions ne dépassant en général pas le rez de chaussée, comme Selong Blanak, encore plus à l'Ouest de Mawi. Hors saison, loin de la foule des touristes, ce croissant de sable blanc bordées de collines et d'eau turquoise doit retrouver la beauté sauvage que j'avais croisé il y a 12 ans.

 

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C'est sur cette plage que les débutants s'exercent au surf, même si on est loin des conditions de Rote. Du coup le 3ème jour, après une session très matinale de mon coté sur le spot de Inside Gerupuk qui délivre de belles droites pour changer, nous repartons vers Selong Blanak avec une planche adaptée pour Claire afin qu'elle réalise un de ses rêves : se lever toute seule sur une vague avec une vraie planche de surf.

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26 août 2016

Pas très commodes ces dragons..

Nous arrivons à Labuan Bajo dans la matinée après un trajet en bus..euh, je veux dire, en avion sans encombre. Le Lonely Planet nous avait alléchés en disant qu'on avait du mal à quitter cet endroit. Et bien vu la tronche de la petite ville, je pense qu'on aura pas trop à se forcer. C'est moche, c'est pollué, c'est bruyant. Alors oui les couchers de soleil sur la baie sont jolis, mais sinon on est loin de Ko Tao en Thaïlande l'année dernière, dont on espérait retrouver une version indonésienne sur Florès.

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On y passera quatre jours quand même car il y a de quoi faire dans le coin. Après une journée de préparatifs, on embarquera le deuxième jour pour une sortie bateau vers l'île de Rinca, sœur de Komodo, où on trouve les mêmes fameux dragons.

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Je ne sais ce qui a été le plus fascinant sur un plan éthologique (observation du comportement animal). Est-ce que c'était les dragons ? Ces gros lézards paresseux qui sommeillent souvent près des cuisines du camp de Rangers ? Leur comportement apparemment apathique qui pourtant se révèle menaçant quand le guide nous amène voir l'endroit où ils pondent, avant de nous faire déguerpir fissa, et lui en premier ? L'idée que ces reptiles sont des descendants directs des dinosaures ? Ou alors les quelques buffles sauvages que l'on a pas envie de croiser de trop près vu la taille de leur cornes et leur masse imposante ? Les cerfs qui paissent et se querellent en accrochant leurs bois ?

 

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Non..il y plus surprenant encore : Les Espagnols !! Nous avions avec nous un couple de cette espèce remarquable avec nous, et ils ont volé la vedette aux dragons. Je ne me souviens plus de leur noms alors on va les appeler Chico et Chicotta. Chico vend des voitures, enfin il essaye. Il a avalé un mégaphone quand il était petit, du coup sa mère n'a jamais dû craindre de le perdre où que ce soit. Et comme Chico a un beau corps d'athlète (selon lui), il en fait profiter tout le monde avec générosité en évitant de mettre un T-shirt même si chez les Indos ça se fait pas vraiment. De toutes façons il ne comprendrait pas qu'on lui dise de s'habiller vu qu'il parle 3 mots d'anglais.

 

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Mais Chico est au-dessus de ça. Car il a Chicotta, sa coiffeuse de copine, qui a dû changer de profil Facebook 30 fois dans l'après-midi. Moi avec un cerf. Moi avec un dragon. Moi avec un buffle. Moi avec Moi. Moi avec un palmier. Moi avec Chico et un dragon. De notre côté, on se disait que vu comment ils sautaient sur tout ce qui bouge avec leurs appareil photos et vue la distance minimale de sécurité avec les reptiles, ça avait de fortes chances de finir en Moi et Chico dans un dragon. Mais non, le couple a survécu, et l'espèce est préservée, à notre grand soulagement. Vivement qu'ils se reproduisent...

 

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On finira cette journée avec deux snorkellings sympathiques sur des plages sables-fins-eaux-turquoises-blablabla. Ben oui, on est blasés à force, nous on veut voir des requins et des raies manta ! Alors vivement demain parce qu'on part pour trois plongées, six en deux jours, au terme desquelles Claire aura en poche son niveau 2 de plongée et pourra descendre jusqu'à 40 mètres, champagne et bulles de nitrogène !

 

 

 

21 août 2016

Rote, ça fait du bien..

Un petit coup d'avion plus tard, et nous voici au Timor. Maintenant c'est comme si on prenait le bus, on est habitués. Nous allons passer le reste de la journée chez Edwyn Lerrick au Lavalon Hotel. C'est un ancien acteur de cinéma et encore metteur en scène qui s'aime bien et se plaint beaucoup du fait que son hôtel ne marche plus aussi bien qu'avant. C'est vrai qu'au mur les photos et posters sont sévèrement blanchis par le temps et qu'il ne fait plus les hamburgers promis par le Lonely Planet (petite déception), mais il prend du temps pour parler avec tous ses hôtes et rend service gratuitement. De plus, il donne tout un tas d'infos sur la région sans essayer de vous vendre quoique ce soit. On lui fera un petit commentaire sur Google à sa demande pour l'aider un peu. Et puis sa plus belle chambre avec vue sur la mer n'est pas chère du tout (160000 roupies). D'ailleurs cette vue on en profitera tout l'après-midi.

 

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Le lendemain nous partons finalement pour l'île de Rote, juste au Sud du Timor. On abandonne l'idée d'aller à Alor car ça a l'air un peu trop technique niveau plongée, et réserver un hébergement paraît tout aussi compliqué. Je ne vais pas me plaindre, Rote, c'est une île à surf, et après la traversée de Florès, j'ai faim de vagues. Un bemo (les mini-bus) puis deux ojeks (moto-taxi, en fait, celui qui veut bien s'arrêter sur la route) nous amèneront au port sans encombre pour pas cher.

 

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Les trois jours prévus se transformeront en 5 journées rythmées par les sessions de surf. La première à l'aube (réveil 5 heures, bim!), et la suivante en fin d'aprèm. Sunrise et Sunset. Et là-bas, les couchers de soleil, c'est quelque chose. Ça flamboie de toutes les couleurs du crépuscule, et pendant longtemps en plus. Et puis nous sommes en très bonne compagnie chez Ti Rosa, la pension de famille en formule tout inclus (faut aimer le riz par contre, mais les accompagnements sont délicieux!). (Pour info : 250000 Rp/personne/jour, négociable à 200000 pour la semaine). Nous avons la chance de rencontrer Mikel et Nekane, deux basques espagnols, Thomas, un Italien, Kyra, une hollando-indonésienne, Javier, un espagnol émigré aux Phillipines, Phillipa, une Sud-Africaine, Reina et George, deux Suisses Allemands, et Jan Paolo, un Italien émigré à Hawaii. Ce petit groupe est très sympathique et on partagera avec eux des vagues, des couchers de soleil, des sessions plages, des cours de surf débutant avec Ron pour Claire (avec succès!), et bien sûr, beaucoup de riz... !

 

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Les garçons sont tous des surfers et ça motive pour aller attaquer T-land aux aurores, une gauche parfaite que l'on atteint en bateau, le plus souvent piloté par Youf, un pêcheur local qui nous dépose et revient nous chercher (pour 40000 Rp). Il y a du monde sur cette vague mais il y a plusieurs sections et l'ambiance est dans l'ensemble (je dis bien, dans l'ensemble, y a toujours quelques relous partout) très sympathique, car on croise et recroise tout le temps les mêmes têtes à l'eau. Du coup à force on discute, chose inhabituelle chez nous (genre lui il va me piquer ma vague, grrr..).

 

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L'île a du potentiel touristique, on s'en rend compte en s'aventurant en moto sur la côte Sud. Succession de plages et mangroves et petites criques aux eaux bleues vertes bordant une plage de sable blanc fin comme de la poudre. On n'est pas trop pressés que ça se développe car vraiment c'est un petit paradis, en toute saison parait-il. C'est que beaucoup de gens que l'on croise reviennent, encore et encore, certains depuis 20 ans et plus. On espère faire partie de ceux-là aussi.

 

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C'est pourquoi on quitte Rote et le Timor, en passant par chez Edwyn, avec une petite pointe de tristesse tellement c'était bien ce petit séjour. Les gens sympas, le temps merveilleux, l'île magnifique, les vagues formidables, haaaaa.....

 

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Mais bon, toutes les bonnes choses ont une fin et nous nous envolons pour Labuan Bajo sur Florès, pour aller plonger avec les raies Manta et débusquer des dragons de Komodo. On va pas se plaindre non plus !

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18 août 2016

Et si on se refaisait un volcan?

Dur dur le lendemain matin mais il ne faut pas rater le bus de 6h, c'est le seul de la journée. Une bonne sœur nous prépare le petit-déjeuner dans une salle qui semble faire office d'église également. C'est qu'on a changé de crèmerie hier soir, nous sommes à Pondok, et on comprendra plus tard que ça veut dire couvent en Indonésien. Petit-déjeuner à 5H30, ça ne pose pas de problème ici. Nous retrouvons ensuite Otto et ses enfants dans le bus. Lely, la plus grande, nous dit que cela prouve que son père dit n'importe quoi, pendant que ce dernier derrière elle nous fait signe pour dire que c'est moitié-moitié. C'est parti pour 5 heures de bus sur des routes parfois défoncées. A l'arrivée à Bajawa, surprise, Balthazar et un autre Hollandais ne retrouvent pas leurs sacs sur le toit du bus ! Ils sont tombés pendant le voyage. C'est ça l'aventure.. Heureusement les locaux apprennent vite par le téléphone arabe qu'ils ont été retrouvés sur le bord de la route et ils les ramènent vite en moto. Je ne suis pas sûr que Balthazar aurait retrouvé son sac en France, mais ici, ça se fait, et il aura du coup une petite anecdote supplémentaire à raconter lors de son retour au pays.

 

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Bajawa se situe dans les montagnes à à peu près 1100 mètres d'altitude. C'est une région de volcans, certains encore actifs, et les cratères se succèdent sans discontinuer. On gravira l'un deux cette nuit, pour contempler l'aurore à son sommet. On cherche d'abord un hôtel, mais ce qu'on trouve est soit cher, soit pas très engageant. Yano, un employé de l'hôtel Edelweiss, nous conduit finalement à une pension familiale non loin de là. C'est parfait, très propre, et le staff est super souriant et gentil, avide de perfectionner leur anglais en parlant avec nous ou même apprendre quelques mots de français. On finit ensuite par trouver un trek à un prix convenable en faisant équipe avec un couple de Hollandais (encore), Franck et Elina. Toutes les missions du jour remplies, on file faire un petit tour vers des sources chaudes en profitant d'un superbe panorama sur les volcans, dont un, en cône parfait, semble prendre la lumière du soleil sur sa cime soufrée. Finalement, par manque de temps, on se repliera sur une chute d'eau dénichée en suivant les indications des locaux, dont un groupe d'enfants très enthousiaste devant des étrangers. Encore une fois, on ne traînera pas le soir car on se lève à ...2 heures du matin, arrgh !

 

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La tête encore dans les brumes de la nuit, nous partons en voiture avec Jérémy, notre chauffeur dynamique et avenant, et Lawrence, notre guide plus discret. 25 minutes et nous sommes déposés en pleine nuit au début de notre périple. Alors commence une longue ascension qui durera entre 3H30 et 4H. C'est du sport, quand on regarde le volcan de loin, les pentes sont à 45°C. On serpente donc lentement sur les flancs car il faut économiser son énergie. Claire n'est pas celle qui en bave le plus, c'est plutôt Frank qui peine. Aussi il faut dire qu'il fait l'ascension avec des mocassins qui ne sont pas ce qu'il y a de plus adapté. Mais bon, on lui en veut pas, son sac à dos n'est jamais arrivé à Bali ! Un paquet de pauses plus tard, de chemins parfois tortueux ou glissants avec ces petites pierres volcaniques, on arrive en vue du cratère alors que jour commence à poindre. On est un peu en retard, mais déjà largement assez haut pour être époustouflés par le spectacle. Les couleurs flamboient, les nuages sont au-dessous de nous, et ils découvrent au loin le volcan à la cime soufrée. C'est absolument splendide, et ça continue au fur et à mesure que les nuages s'éparpillent et laissent deviner le paysage de montagne volcanique, les vallées, et les villages. Le Massif central peut aller se rhabiller, ici c'est puissance dix et c'est bien actif ! On voit d'ailleurs s'élever la fumée des sources chaudes où nous irons nous relaxer ensuite.

 

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La descente est difficile au début, ça glisse bien et on est bien fatigués. Heureusement le guide nous conduit à un pierrier, une coulée épaisse de petites pierres dans lesquelles on s'enfonce et glisse en même temps, ce qui donne une sensation de dévaler dans la neige, sauf qu'à la fin les chaussures pèsent un kilo de plus avec les gravillons récolés en chemin. Ça n'existe à ma connaissance que sur les volcans et on peut même courir et sauter sur ce genre de tapis roulant. Puis une dernière heure de sentier stable nous ramène vers notre chauffeur.

 

Ce dernier nous emmène aux sources chaudes de Malanage. Aucun touriste quand on arrive, une famille qui habite les lieux nous accueille et on leur commande un repas avec devinez quoi, du riz bien sûr ! Ces sources chaudes sont particulières. En fait c'est comme dans nos salles de bain mais grandeur nature. Deux ruisseaux se rejoignent là où nous nous trouvons. Celui qui dévale de la montagne est glacial, tandis que celui qui arrive de la forêt est brûlant. D'ailleurs on peut remonter vers sa source et aller cuire un œuf dans l'eau ! Inutile de penser laisser un pied donc. Par contre, si on trouve le bon petit spot niveau mélange des deux, on est dans son bain au milieu de la jungle. Et après 8h de volcan et un réveil à 2h, on a mérité un boooooon bain ! Du coup on y reste au moins 4 heures avec les Hollandais. Farniente, petit poulet au riz cuisiné par les hôtes, bière Bintang fraîche et Coca glacé les fesses dans l'eau chaude, ça vaut son pesant de cacahuètes. Une dizaine de touristes partagent le bain avec nous dans une bonne humeur générale. Le seul problème quand on est nombreux, c'est que ceux qui barbotent en amont modifient les courants selon leurs mouvements et on peut tout d'un coup se prendre un bon bain écossais de 10 à 50 degrés ! En fin de journée, ce sont plutôt les locaux qui viennent se baigner, se laver, faire la lessive et remplir des jerrycans d'eau chaude. On se rendra compte aussi qu'au dessus de nous dans les arbres, une belle Labalaba (cf. message 1 pour la référence) monte la garde dans sa toile, et on espérera juste qu'elle va pas avoir envie de faire trempette elle aussi.

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Inutile de dire qu'après cette looooongue journée on ne fera encore une fois pas long feu le soir. Une petite grasse matinée nous fera le plus grand bien avant de partir le midi pour l'aéroport et Kupang au Timor. Ce sera l'occasion de disputer une petite partie d'échec avec Ryan, un jeune guide que j'aurais dû écraser à plates coutures si je n'avais pas fait une erreur monumentale avec ma dame, rah les boules !

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17 août 2016

Hello Batman!!

8h était le bon choix ! On arrive à la station de bus (comprenez le bord d'un trottoir), et on lève le camp dix minutes après. Décidément, on a du bol avec les transports ici. Notre chauffeur nous emmène à Mbay, à 3 heures de route, et nous attrapons un Bémo, ces mini-bus qui sillonnent les routes, pour arriver à Riung deux heures plus tard. La localité est davantage un grand village caché sous les palmiers, tous taillés pour aller décrocher les régimes de noix de coco. Un petit air de coolitude se dégage de ce lieu, chargé en soleil et ciel bleu, donnant sur la mer en dégradé de bleu.

 

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Les prix ont sérieusement augmenté par rapport à notre Lonely Planet qui n'a pas été mis à jour depuis 3-4 ans. Les jolis bungalows de Nirwana ne sont plus à 150000 mais à 350000 Rp. ! Mais franchement c'est trop joli alors on se prend quand même une nuit sur les deux. Une fois notre gîte trouvé, on se met en quête d'informations pour réserver la sortie à faire dans le coin, à savoir une excursion en bateau à la journée pour aller faire du snorkeling autour des 17 îles qui se dressent devant Riung. Les prix annoncés (1,2 millions de roupies = 85 euros, pardon???) nous amènent à chercher du monde pour remplir le bateau et réduire le coût de la sortie. C'est ainsi que nous rencontrons Otto, un quinquagénaire hollandais en vacances avec ses trois enfants, Lely, 17 ans, Balthazar, 15 ans, et Narmada, 13 ans (si vous cherchez des noms originaux pour un gosse, vous avez de l'inspiration maintenant). Il est chef d'équipe chez IBM et il a le souci de montrer à ses enfants autre chose que ce que la société de consommation produit. Il s'exprime dans un anglais parfait, prend le temps de poser ses mots et a plein de choses intéressantes à raconter. Il a déjà traversé l'Indonésie 25 ans plus tôt lors d'un voyage qui l'a amené du Pakistan à l'Australie en passant par les terres, qu'est ce que j'aurais aimé voyager à cette époque !

 

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On se dit qu'on en reparle le soir le temps d'aller faire le tour de l'offre en matière d'excursion. Ça nous laisse le temps d'aller manger un bon riz frit avec du poulet (nasi ayam), avec un petit jus de fruit pressé, et de profiter tranquillement de la terrasse de notre bungalow. On scelle ensuite notre coopération avec Otto autour d'une bonne bière Bintang avec son fils, et on a hâte du lendemain.

 

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8H30, c'est le rendez-vous au port pour partir ce matin vers les îles. Je me dis que les Hollandais doivent être super ponctuels comme les Allemands et que déjà arriver à l'heure pour eux ça doit vouloir dire être en retard. On arrive je crois pile et les Indonésiens nous attendent déjà, Al Itchan notre guide en tête. En fait ce sera plutôt Simon car Al Itchan a un imprévu de dernière minute, mon œil. La grosse surprise c'est que les Hollandais ne sont pas encore arrivés. A croire qu'ils ne vont pas venir du tout. Finalement au bout de 20 minutes ils se pointent et Otto nous explique avec un clin d'oeil que vu qu'il voyage avec deux adolescentes, c'est difficile d'arriver à l'heure le matin « tôt ».

 

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Mais c'est bon, on part vers notre premier snorkelling sur un bateau au moteur tonitruant qui interdit toute conversation. Je m'assois à la proue, comme j'adore faire, et je regarde mes jambes filer au-dessus des eaux transparentes. Une fois sous l'eau, les poissons petits et gros sont au rendez-vous. Les poissons perroquets, les petits poissons-clowns tapis dans les anémones, les grandes étoiles de mer toute bleues sont au rendez-vous entre autres.

 

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La surprise est plutôt en remontant, quand la capitaine du bateau peine à faire tourner son moteur à plein régime. Un problème d'huile pas assez filtrée apparemment. Bon mais on fait quoi ? Ben en Indonésie, on attend. Que ça reparte ou qu'on vienne nous chercher. Ça sera la deuxième option finalement au bout d'une heure. De toutes façons en Asie une sortie en bateau c'est souvent synonyme d'imprévu. Si le bateau ne brûle pas, s'il ne chavire pas,ou s'il ne tombe pas en panne, ce n'est pas très normal et il faut s'inquiéter. Maintenant on est rassurés et on peut aller voire les chauves-souris. Non pas les minis qu'on a chez nous, de la grosse chauve-souris balaise qu'on appelle roussette chez nous par rapport à la couleur de leur fourrure. Déjà on en voit des nuées tourner autour d'une île puis se diriger vers une autre île non loin du bateau. Pas de panique, la bestiole est frugivore, on est contents parce qu'il y en a un sérieux paquet au dessus de nos têtes, et quand Batman déploie ses ailes, au zoom on voit bien en transparence l'ossature voire le réseau sanguin des petits monstres et ça donne la chair de poule à Claire. On arrive à leur hôtel même, et il y en a des myriades accrochées la tête en bas aux branches des arbres. Hallucinant et fascinant selon moi, dégueulasse pour d'autres, en tout cas le spectacle ne laisse pas indifférent. J'adorerais m'approcher encore plus mais d'un autre coté je n'ai pas envie d'en détourner une de son régime végétarien. On les laisse pour aller barboter au large d'une autre île qui offre de jolis coraux, et quelques poissons colorés ou tout en long dont je ne me souviens pas le nom. Surtout, quand on sort de l'eau dans laquelle on commence à se cailler malgré les 28°C, le déjeuner est prêt sur la plage inhabitée.

 

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Et quel déjeuner ! Barbecue de barracuda et red snapper troooop bon, avec du riz, ou des nouilles frites, de la salade , des fruits, avec la vue en plus c'est juste le paradis, en plus on a super faim et on engloutit des quantités de poissons. On paresse un peu sur la plage puis on part pour notre dernier snorkelling. Des coraux encore plus beaux s'offrent à nos yeux, je vois passer 3 barracudas qui disparaissent en un éclair, et on trouve plein d'étoiles de mer d'une espèce que l'on a jamais vue, plutôt trapue, rouges avec des espèces de boursouflures violettes sur le dessus. Et bien sûr plein de perroquets, poissons-lunes et autres. C'est toujours aussi magique, comme un film, et cela nous amène à une île déserte sur laquelle on fait un petit tour. De l'autre coté de l'île, des locaux pêchent des coquillages à marée basse sur le récif. On revient les pieds dans l'eau transparente et le sable blanc fin comme de la poudre, pour constater qu'on marche sur des centaines de petites étoiles mer grandes comme une soucoupe à café. Elles ont l'air inertes, mais quand on les pose sur la main, elles déplient des dizaines de mini-tentacules d'1 ou 2 millimètres et se déplacent sur votre peau, provoquant une sensation étrange, à la fois un peu gluante mais agréable.

 

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C'est enfin l'heure de rentrer, après 7 heures de sortie et de belles images en tête. On célébrera bien sûr cette sortie avec Otto devant une bonne Bintang bien fraîche. Il se pourrait bien qu'on fasse la route ensemble dans le bus pour Bajawa demain s'il arrive à convaincre ses filles de se lever à 5 heures du matin. D'ailleurs nous on est tellement crevés et encore repus du repas gargantuesque de ce midi qu'on se couchera tôt sans diner. Lentement, on prend le rythme local, se lever avec le soleil à 6 heures, et se coucher seulement quelques heures après le crépuscule entre 21h et 22h.

 

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17 août 2016

Kélimutu!!

Après d’âpres négociations la veille au soir, nous nous levons à 6h du matin pour monter au Kelimutu (Claire voulait arriver au lever du soleil, ouch). Le route grimpe sur 13 kms et au fur et à mesure que nous nous élevons, le ciel se dégage, ouf ! Le prix d'entrée nous coupe aussi le souffle, 450000 Rp pour deux le dimanche, ça fait 30 euros, ce qui n'est pas rien ici, mais bon après tout ils ont raison de traire les touristes parce que de toutes façons on paie. Un petit sentier forestier nous emmène rapidement aux pentes du cratère, déjà largement emprunté par des familles indonésiennes en vacances. La première vision est déjà magnifique, alors même que le soleil n'éclaire pas encore les plans d'eau. Les deux cratères à pic offrent à l'oeil des couleurs blanches, jaunes et rouges, et au nez un fumet souffré. Le bleu du lac est tellement parfaitement uni que sur les photos on croirait qu'il a été coloré artificiellement.

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Les deux lacs sont aujourd'hui de la même couleur, mais selon un processus chimique dont l'origine est encore méconnue, l'un deux peut changer de teinte pour du rouge. D'après les croyances, les âmes des morts monte et vont résider dans ces lacs. Un premier abrite les âmes des enfants et des personnes âgées, un deuxième celles des adultes, et un troisième situé plus haut, d'une couleur froide et sombre, les âmes des dépravés. Nous montons jusqu'à ce dernier qui offre un beau point de vue sur les deux premiers. Il faut attendre que le soleil s'élève encore pour profiter de la couleur éclatante des lacs, mais ce n'est pas le pire endroit pour attendre. Les Indonésiens se prennent en photo à qui mieux mieux, et sont très friands de vous avoir avec eux sur l'image. On se sent comme des stars et on pose sur une bonne vingtaine de clichés ! Le seul désagrément provient d'un groupe de deux hollandais qui jouent au badminton sur place en musique, dont ils font profiter tout le monde dans ce lieu enchanteur. Je n'ai rien contre Rihanna ou Sean Paul, mais qu'est ce qu'ils foutent en haut d'un volcan ? A moins que la technologie des écouteurs ne soit pas encore arrivés aux Pays-bas (auquel cas il y a un marché à prendre), ce dont je doute, nous avons à faire avec deux emmerdeurs en mal de visibilité. Ça monte tranquillement en moi un peu comme un volcan et je me dis que peut-être si je fais une offrande aux dieux du cratère en balançant leur enceinte dedans je gagnerai un solide paquet de point Karma pour ma future résurrection. J'ai beau essayer de me raisonner, je pense fermement que nous avons à faire à l'équipe olympique hollandaise de trou du cul qui s’entraîne pour les jeux de Rio, et qu'ils ont toutes les chances remporter l'or s'ils maintiennent leur niveau de performance d'aujourd'hui. Bon ben à un moment forcément ça déborde : HEY GUYS ! CAN YOU STOP THE MUSIC ? THANK YOU ! On est prof ou on ne l'est pas.. Silence dans l'assemblée. « Ok, sorry ! » Ouais je t'en mettrais moi du sorry dans la tronche à coup de raquette de badminton, ducon. Mais bon au moins ça fait son effet, le lieu redevient paisible et l'on peut s'adonner à la contemplation des miracles de la Dame Nature sans avoir à subir ses rejetons dégénérés.

 

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Le soleil illumine progressivement la surface des deux lacs et les couleurs explosent. L'heure tourne cependant et on a un ptit-déj à prendre avant 10h et une chambre à rendre à 11h. On redescend du promontoire pour profiter une dernière des fois des lacs en réussissant à ne pas faire trop de photos avec les Indonésiens qui font l'ascension. Bon mais quand même, j'irai bien prendre quelques clichés d'un autre point de vue qui à l'air pas mal, mais qui est situé de l'autre coté du cratère. Alors bien sur, les Indonésiens s'inquiètent de votre sécurité de touristes idiots et ont planté des panneaux nous invitant à rester sur les chemins aménagés. Mais ça ne représente qu'une petite bande de 50 mètres en haut de la falaise. Certes le Lonely Planet, notre guide-bible mentionne des morts parmi ceux qui ont voulu faire le tour du cratère. Mais quand je regarde à quoi ressemble le sentier qui mène de l'autre coté, je me dis que les imprudents avaient du faire leur petit-déjeuner à l'arak, l'alcool local. Et puis ça n'est pas tous les jours qu'on est sur un volcan en activité chez nous, alors tant pis pour le ptit-déj et la chambre peut bien attendre, on dira que c'est l'heure Indonésienne. Nous partons donc faire le tour du volcan. On rencontre de la végétation assez vite mais un petit chemin traverse la verdure épaisse, et c'est praticable en espérant ne pas aller faire la bise à une Labalaba au détour d'un arbuste. Après 4 ou 5 épisodes forestiers, on débouche sur le sentier en pierraille qui monte au point le plus haut du volcan. Un jeune touriste nous a suivi, voyant que c'était faisable, et nous le retrouvons là. Il est français et s'appelle Geoffrey, de Toulouse. Il se fait un petit trip de deux mois après avoir réussi le concours de l'internat de médecine et se tâte à demander la formation anesthésiste-réanimateur à Bordeaux ! On fait notre boulot de Bordelais chauvin en lui vantant les mérites de la ville sans lui dire que c'est mille fois mieux que Toulouse à présent. Nous on va faire demi-tour, on en a pris plein les mirettes là ou on est, mais il se demande si c'est jouable de faire le tour entier du volcan. Je lui dis que ça a l'air carrément jouable et nos chemins se séparent. Peut-être que sans le savoir j'ai libéré une place en internat de médecine pour un autre étudiant. Ou on se croisera à Bordeaux (pas sur son lieu de travail j'espère).

 

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Nous redescendons les pentes du cratère par un raccourci pas du tout dangereux même si un panneau avec une grosse tête de mort affirme le contraire, et nous filons rendre la chambre. Il est 12H30 au lieu de 11H, l'heure maximale du petit déj est dépassée de 2H30, mais la tolière nous accueille avec un « Breakfast ? » qui nous met en joie. Le service à l'indonésienne peut être long et incertain mais sous d'autres aspects, il est absolument imbattable. Nous dévorons de bons pancakes, toasts et salades de fruit en appréciant le panorama sur la vallée verdoyante. Une partie de volley endiablée se déroule plus bas et a attiré une petite foule qui encourage activement les joueurs en maillots fluo. Les vainqueurs sont célébrés alors qu'ils remontent en bus, avec souvent 4-5 personnes ou plus assises sur le toit. Une petite douche et on libère la chambre vers 14h, normal quoi.  

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Je rends le scooter à son propriétaire et nous nous préparons à attraper un bus de passage pour Ende, ville sans grand intérêt hormis son environnement avec ses deux volcans et la mer en contrebas de la ville. J'ai à peine le temps de demander le tarif à l’hôtelier que le bus arrive. Parfait. 2 heures plus tard nous sommes à l'hôtel Mentari qui nous a séduit avec sa terrasse au premier étage d'où l'on peut apprécier le panorama autour de la ville. On ne sait pas trop à quel heure on doit prendre le bus pour Riung demain. On a entendu 7h, 8h, 9h, 13h, et 15h. Faites votre choix. On opte pour 8h de manière à faire une bonne nuit. De toutes façons on a vu à Maumere que l'heure de départ est un concept assez vague à Florès.

11 août 2016

Moni Moni Moni...

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Arrivés à Moni, je loue une mobylette à un gars d'un hôtel. 150000 Rp la journée, négocié à 250000 Rp pour deux jours, c'est bien plus cher qu'à Bali, mais l'offre n'est pas la même. Déja à Maumere, la moto était celle d'un particulier et le « contrat » signé stipulait lui-même qu'il n'avait pas de valeur légale, mais que la transaction était basée sur l'honneur. Ici à Moni, la poignée de main remplace le papier.

 

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On prend un petit repas chez Chenty avec une belle vue sur les environs, et on enfourche la moto pour aller visiter le coin cette après-midi-là, et aller jusqu'à Detusoko, où selon notre guide on peut loger dans un couvent de bonnes sœurs. Avant, le but de l'aprèm, ce sont des sources chaudes dans les rizières. Pas besoin d'aller très loin, on arrive vite le long de superbes cultures en terrasses dans lesquelles les travailleurs s'affairent à piquer le riz et travailler la terre. C'est au milieu de ce joli tableau que se trouve un petit bassin à l'eau très claire, alimenté par une source en eau à un bon 30 degrés facile. Limite vu la température au soleil, on ne serait pas contre un peu plus frais, mais c'est tellement cool déjà de se baigner au milieu des rizières qu'on s'y fait assez vite.

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On est les seuls pendant un petit quart d'heure, et puis on entend du monde arriver. Je me demande si ce sont des villageois où des touristes, les premiers étant peut-être moins habitués à côtoyer des bikinis dans leur piscine naturelle. On commence à sortir et se sécher et finalement c'est un petit gamin qui arrive pour se baigner, très intrigué par nous, et Claire en particulier (effet bikini?). Il barbote un peu et puis un autre petit comparse arrive. En fait, en remontant un peu on s'aperçoit que tous les paysans du coin font la pause au-dessus et ils nous hèlent des bonjours en nous proposant le café.

 

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L'occasion est trop belle. En tout cas elle vaut le coup de risquer une belle courante le lendemain (voire dès le soir). Entre la pureté de l'eau et la propreté des tasses, on compte sérieusement sur l'aptitude au combat de nos bactéries intestinales. On accepte donc volontiers un petit kawa au milieu d'un vingtaine de personnes, hommes, femmes, et enfants, tous prénommés chrétiennement. Maria, Veronika, Julio, Antonio, et j'en passe, nous accueillent chaleureusement et nous apprennent quelques mot d'indonésien, nous offrent une cigarette aux clous de girofle, les fameuses Kretek qui crépitent en se consumant. Une bonne vingtaine de minutes de partage naturel, sans arrière-pensée financière, en toute simplicité. Puis les femmes se remettent au travail pendant que les hommes continuent à fumer. Quel pays attirant. Nous leur disons au revoir et remontons enfourcher notre moto avec un super souvenir dans la tête.

 

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Après un peu de reconnaissance sur la route qui nous emmènera au Kelimutu demain, nous partons en direction de Detusoko. Les habitants nous renseignent sur la route avec le sourire jusqu'au village où nous montons vers notre étape de ce soir. Apparemment la bonne sœur en chef est super sympa. Effectivement elle à l'air super gentille, mais elle nous annonce que ses chefs étant en vacances, elle ne loue pas de chambres en ce moment. Ô déception ! Tout ce chemin pour rien, il faut vraiment qu'on prenne une carte SIM locale pour vérifier les hôtels avant d'y aller. Heureusement j'avais prévu une petite heure pour revenir à Moni au cas où. Retour donc fissa avant que la lumière ne disparaisse, chez Chenty qui loue aussi de belles chambres propres avec une petite couette et surtout, de l'eau chaude ! C'est qu'on est à plus de 1000 mètres d'altitude ici et on se caille le soir, surtout quand on arrive à moto avec juste une petite veste par-dessus. Cette douche chaude restera aussi dans les mémoires comme la meilleure douche chaude depuis longtemps. Une très bonne journée encore se termine, et une tout aussi bonne se profile demain avec le Kelimutu.

11 août 2016

Welcome to Florès

Départ à 9H20..euh pardon, 10H20, ils ont changé l'horaire au dernier moment, l'Indo, c'est ça aussi. Ah et puis la porte d'embarquement aussi au dernier moment, c'est pas grave, on commence déjà à s'habituer. Après un survol des îles de Bali, Lombok, Sumbawa, et Florès Ouest, nous nous posons avec quelques rebonds sur la piste de Maumere. L'atmosphère sur le tarmac a des airs d'arrivée en Polynésie selon Claire. Je ne sais pas, mais en tout cas, il fait beau, chaud, et les palmiers bordent des petites maisons colorées en toit de tôle. Welcome to Florès.

 

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Après une petite course en taxi, nous atterrissons au Gardena Hotel, avec notre première chambre à rentrer dans le top 3 des chambres pourries (directement en première position du coup). La peinture écaillée tombe des murs d'une couleur indéfinissable mais à l'apparence certainement dégueulasse. La salle d'eau est humide comme une jungle tropicale et une belle couleur marronnasse fait la jointure des carreaux de carrelage. 3 filets d'eau s'écoulent de la pomme de douche au dessus de la cuvette de toilette qui n'a pas du être changée depuis l'indépendance en 1947. En plus y a même pas un lit double, mais deux lits simples. Il en faut plus pour décourager Claire qui commence à déplacer les sommiers pour ne pas déchirer le couple. Elle déchirera par contre mes tympans quand elle découvrira le long du mur les antennes du troisième locataire de la chambre, baptisé pour l'occasion Cri-Cri le cafard. Pour le coup on poussera le lit contre la paroi afin de minimiser les chances que Cri-Cri grimpe sur le matelas et visite la bouche des gens qui dorment le four ouvert.

En plus c'est cher, 150000 roupies avec un ptit dej pourri alors que ça vaut même pas le dixième de Bamboo Inn. Mais bon on est plus à Bali là et l'offre n'est pas la même, donc on développe en accéléré une tolérance pour les cafards et l'odeur des toilettes. Même la moto part à 100000 Rp la journée. 6 euros 50, une fortune.

 

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Mais au moins on peut partir sur les routes et filer croquer un bout dans un petit resto de poisson pas cher. On choisit le poisson frais dans la glacière et on se le fait servir dans un petit bungalow ouvert qui donne sur la mer. Le tout conclu par un petit jus de mangue parfumé à souhait. On est bien, Tintin. On a le ventre plein et donc on peut partir pour Lela et Sikka, deux villages de pêcheurs à 20-30 bornes sur la côte Sud où l'on peut voir une belle église et des tisseurs d'Ikat, les sarongs traditionnels Indonésiens.

 

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La route monte, descend, serpente, bordée de palmiers et de fleurs exotiques, mais surtout, c'est le sourire des gens et leur 'Hello Mister' quasi-systématique qui frappent le voyageur. A moto, à vélo ou à pieds, assis chez soi, tout le monde vous gratifie d'une marque d'attention. Alors oui, Claire pointe le fait qu'ils ne disent presque jamais Hello Miss. Mais bon c'est peut être aussi la seule chose qu'ils savent dire en anglais. En tout cas ça fait bien plaisir tous ces sourires.

 

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Ils nous emmènent donc jusqu'à Sikka où l'on peut visiter l'église construite en 1890. Pour la petite histoire, les portugais avaient établi ici leur premier comptoir commercial, et les évangélisateurs ont suivi. Du coup, une bonne partie de la population sur cette partie de l'ile est catholique. Alors qu'on a l'habitude des noms de Wayan, je ne sais plus lequel, et Nyoman sur Bali, donnés respectivement au premier, au deuxième, et au troisième enfant (un peu comme chez les gitans ils ont tous le même nom), sur Florès, le réceptionniste de l’hôtel s'appelle Pascal et son pote se nomme Christophe.

 

L'église est charmante. Construite en bois, elle et ses semblables que nous avons croisées sur la route évoquent celles que l'on peut voir en blanc dans le sud des états-unis, mais avec des couleurs pastels bien plus variées. Nous passons par le cimetière pour y accéder. Peut-être les familles de ces défunts n'avaient pas de terrain pour les enterrer chez eux comme c'est la coutume ici. Il est en effet habituel de trouver les tombes des parents dans le jardin, et ça ne dérange personne, la relation à la mort étant bien différente de chez nous.

Nous allons ensuite voir des femmes tisser et vendre des ikats, les sarongs traditionnels que tout le monde, en particulier les femmes, porte ici. En paréo ou en couverture, cet habit sert tous les jours et sert aussi lors des cérémonies. Les pigments utilisés sont naturels à la base, à moins que les couleurs soient trop vives, ce qui indique une coloration chimique. Mais surtout, un beau sarong prend des mois et des mois à réaliser, certains même 2 ou 3 ans. Ceci explique son prix. Sur Bali on annonce facilement 2,3 voire 4 millions de roupies, c'est à dire, 130, 200 voire 270 euros. La où nous sommes je suis surpris par le prix (800000 roupies avant négociation). Du coup on en achète un à une jeune tisserande du nom de Cécile pour 650000 Rp. Après un peu de théâtre entre nous pour faire baisser le prix, elle accepte ce prix final et nous cède son ikat avec une émotion palpable que nous ne saurons pas décrypter, mais qui sera reliée à cette pièce d'artisanat parfaite pour notre canapé.

 

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Les plages de sable noir qui bordent le village sont désertes et semées de palmiers. Au loin les montagnes à l'allure volcanique drapent leurs sommets de nuages. Le soleil donne à la mer une belle couleur bleue, tandis que les vagues de bord s'écrasent sur quelques rochers ça et là. Une tranquillité absolue qui nous invite à une petite pause.

 

Avant de repartir de Sikka, nous croisons Bola, une jeune fille âgée de 12-13 ans, contente de pouvoir converser un peu en anglais avec nous. Elle me donne l'impression de quelqu'un de déterminé, un peu comme les élèves qui présentaient le test d'entrée en section européenne dans mon collège. « L'anglais c'est important, c'est la langue internationale, etc...» Il y en a des choses à faire au niveau enseignement ici, ça donne à réfléchir.

 

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Nous prenons la route scénique pour revenir, du coté des collines. Ça grimpe dur en scooter, mais au fur et à mesure que l'on prend de la hauteur, le paysage devient de plus en plus beau dans la lumière de fin de journée. Les pentes couvertes de végétation abritent une série de petites vallées que nous passons successivement. Dans les villages, tout le monde nous salue, sauf ceux qui sont occupés à jouer aux deux sports de prédilection ici, le foot et le volleyball. A un moment d'ailleurs dans un village je pile parce que le terrain est en plein milieu de la route, et nous devons passer à moto sous le filet en baissant la tête. La route nous ramène finalement à Maumere, dans un bon restaurant.

 

Nous passerons ensuite deux heures et demie à essayer de décider si nous partons pour l'Est en avion de suite où si nous partons vers l'Ouest comme initialement prévu. Après une première décision de partir le lendemain, mais un râteau dans les dents de la part de la compagnie aérienne en ligne, nous partirons en fait vers l'Ouest d'abord, et prendrons un vol pour le Timor dans une semaine à partir de Bajawa. Donc demain direction Moni et les lacs de cratères du Kelimutu!:).

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11 août 2016

Pèlerinage à Uluwatu

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Sauf qu'avec le décalage horaire, je ne dors que 2-3 heures, pas top pour quelqu'un qui a 30 heures de voyage récent dans la tête. Mais c'est pas grave ! Une vague à Ulu et tout est oublié, pardonné, absout. Je mets ma lentille droite fébrilement et cherche la gauche dans son étui..Pas de fucking lentille..Je la découvre collée sur la paume de ma main où elle a passé la nuit. Inutilisable. Et comme je suis d'un naturel confiant, les rechanges sont restées à Bamboo Inn, à 50 mns de là. Oh putain. Je m'en suis fait une belle là..Claire se demande comment elle va réussir à me récupérer.

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Un aller à retour à Kuta en taxi ? Cher et inutile. C'est qu'en plus je n'ai pas pris mes lunettes, étant d'un naturel prévoyant aussi. Donc que ce soit les vagues d'Uluwatu ou le camion qui double dans le virage en face, avec une lentille sur deux on fait pas trop le poids. Allez je dramatise, je tombe sur mes lunettes, et ça nous vaut un aller-retour express entre 7h et 9h histoire de se réveiller avant d'aller à l'eau. Ceci dit l'eau on la prend déjà sur le chemin avec quelques belles averses sur le coin de la figure, non mais ma bonne dame la météo c'est n'importe quoi, Juillet-Août c'est la saison sèche ici ! Je me dis qu'en plus le surf va être pourri vu que je suis dans une dynamique positive depuis l'ouverture de mon étui à lentilles.

 

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Et bien non ! En arrivant, le spot marche pas mal, et je file illico dans la grotte qui descend au spot en laissant Claire prendre un petit-déjeuner et couvrir l’événement avec l'appareil photo fortement zoomé pour l'occasion. Une session correcte au final avec pas tant de monde à l'eau, quelques gauches bien creuses qui ne dérouleront cependant pas aussi bien que dans mes souvenirs. Mais quand même, ça reste Uluwatu, et comme les autocollants disent parfois à l'arrière des voitures d'amateurs de glisse : « Only a surfer knows the feeling ». Presque 3 heures de session dont je ressors avec une belle teinte rougeâtre parce que dans l'empressement je n'ai même pas mis de crème solaire. Peu importe, ça valait le coup de ressembler à un homard short-Tshirt quand même.

 

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Un solide mie goreng (nouille frites) et un gros pancake banane-miel en regardant les vagues plus tard, on se replie vers chez Thomas pour libérer la chambre, rendre la planche, et profite de l'eau à 28°C en bas de la falaise. Bye bye la péninsule de Bukit et ses charmes, on retourne à Bamboo Inn parce que demain matin, on prend un vol pour Maumere sur l'île de Florès,avec ses volcans, ses villages traditionnels, et les fabuleux sites de plongée de Komodo où vivent les fameux dragons.

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5 août 2016

Après un coup de Bambou, le Bukit est tout vert

Bali nous attend et nous accueille comme elle sait le faire, c'est-à-dire en nous faisant payer entre deux et trois fois le prix normal de la course de taxi. Comme à chaque fois je me dis qu'il faut que je note ça quelque part pour la prochaine fois, la course de Kuta à l'aéroport qui se trouve à ¼ d'heure coûte a peu près 45000 roupies. Au lieu des 175000 demandés à l'intérieur de l'aéroport lui-même. Donc moralité, la prochaine fois on prend nos petites papattes et on sort de l'aéroport, une des routes principales se trouve à 10 mns et il n'y aucune difficulté à trouver un tacos. Certes là il est 1H30 du matin et on a un peu hâte d'arriver dans notre chambre.

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Surtout qu'on va à Bamboo Inn, Jalan Singosari, Gang Kresek n°1, que je vous recommande si jamais vous mettez les pieds à Bali. A deux pas du tumulte de Kuta la fêtarde, Kuta la bouillonnante, cette petite pension familiale est un havre de paix, grâce surtout à son joli jardin intérieur. Les frangipaniers côtoient les statues de dieux Hindous coiffés de leurs fleurs par un propriétaire adorable qui ponctue ses phrases de « Yah, Yah » bien sonores. Les chambres sont impeccables et le petit déj est pantagruelique, que demander de plus ? Peut-être de virer la nouvelle locataire du jardin, une Labalaba, belle grosse araignée noire dont on espère qu'effectivement elle restera là-bas là-bas...

 

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Nous nous réveillons vers midi le lendemain, ce qui n’empêche pas notre hôte de nous servir le petit-déjeuner. Quand on voyage en Asie, certains aspects des services sont d'une qualité incomparable avec celle de chez nous. On dévore notre plateau et on se met en quête du premier accessoire indispensable ici : une moto. Mais avec un rack pour pourvoir transporter la planche de surf que je vais louer. Pas facile à trouver cependant, on fait 6 ou 7 loueurs et que des râteaux, ou alors c'est très cher (pour l'Indonésie). On va finir par la trimbaler sous le bras la planche. Mais finalement un petit rabatteur nous amène à deux pas de Bamboo Inn chez une commerçante adorable et dont le mari surfe. Une moto ? Bien sur ! Un rack c'est possible ? Mais oui ! Et pour pas cher en plus (60000 roupies par jour = 4 euros/j). Le sourire et un peu de conversation en plus, une adresse à garder précieusement.

 

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On laisse nos gros sacs à dos en consigne chez Bamboo Inn et c'est parti pour la péninsule de Bukit et ses supers spots de surf. Je retrouve le chemin facilement d'après mes souvenirs, jusqu'à arriver là où nous allons passer la nuit, chez Thomas, un petit coin de paradis perché sur la falaise au dessus de la mer couleur turquoise. Il s'est bien développé en 4 ans quand même. En 2012 il m'avait montré qu'en bas sur la plage il faisait construire de nouveaux bungalows. Maintenant il y a carrément deux nouvelles résidences, un resto, des transats avec parasols et même des cours et location de surf et paddle ! Pas sur qu'il pêche encore le Thomas, c'est lui qui me loue ma planche sur la plage et qui vend des boissons fraîches aux touristes.

 

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Bon mais c'est un peu tard pour aller surfer. Il est 17h, le soleil se couche vers 18h et j'ai proposé à Claire d'aller voir le spectacle de danse Kecak au temple d'Uluwatu avec l'océan et le soleil couchant en toile de fond. Je l'avais vu en 2004 et ça valait vraiment le coup. Les chanteurs psalmodient inlassablement leur Tchaka-Tchaka-Tchaka en entourant les acteurs costumés qui effectuent une danse silencieuse racontant une histoire des mille et une nuits indienne, le Mahabarata. L'histoire raconte l'enlèvement d'une princesse à son prince par un gros vilain plein de poils. Heureusement, après quelques péripéties, le prince récupère sa dulcinée avec l'aide de Hanuman, le dieu-singe aux super-pouvoirs. C'est un peu comme un film de Marvel avec les effets spéciaux en moins. Et puis surtout, le cadre est enchanteur. Le temple d'Uluwatu est à flanc de falaise, et dessous les vagues toutes bleues viennent déferler et s'écraser dans le lumière du crépuscule. Bienvenue en Indonésie. On est d'ailleurs aussi accueillis par les petits macaques qui ont l'habitude de se faire régaler par les visiteurs. Pas farouches pour un sou, à tel point qu'il vaut mieux ne pas garder ses lunettes de soleil et bijoux à moins de vouloir donner l'occasion aux petits singes de se faire un relooking en mode gangsta rap.

 

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Il y a foule ! Depuis 2004 où l'on s'asseyait à même le sol, des gradins en béton ont été construits pour accueillir plusieurs centaines de spectateurs. Le méchant s'adresse même à la foule, c'est nouveau, c'est interactif. Après avoir déblatéré en Indonésien pendant 3 minutes, il demande 'Did you understand ?' Et tout le monde se met à rire. Il fait même venir quelques spectateurs sur scène pour danser avec eux, avec des touches d'humour.

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Bon, Hanuman passe toujours dans la foule en bon roi-singe pour aller épouiller quelques têtes, sauf quand il tombe sur un chauve et arbore alors un air perplexe. Une heure de spectacle nous transporte ailleurs, et on sera seulement déçus par la majorité des touristes asiatiques qui quittent immédiatement les gradins sans un applaudissement dès la fin du spectacle. Difficile à imaginer chez nous, sûrement culturel chez eux. D'autres seront contents de se faire photographier avec les acteurs, heureusement pour ces derniers sinon quel métier ingrat !

 

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On revient en moto vers chez Thomas et on s'arrête à un petit resto pour déguster nos premiers plats Indonésiens, un curry de poulet délicieux et des nouilles frites aux légumes que l'on trouve dans tous les restos petits et grands. Et puis au lit ! Parce que demain le réveil sonne à 5H30 pour aller profiter des vagues d'Uluwatu avant que le spot ne ressemble au métro de shanghai.

 

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